Innovant et plus circulaire
Recupel mise sur l'intelligence artificielle et un marché numérique
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Lors du World Resources Forum 2019 (du 24 au 27 février à Anvers), Recupel présentera deux projets innovants remarquables. Avec l'utilisation de l'intelligence artificielle et le développement d'un marché numérique où les PME peuvent se débarrasser de leurs déchets ICT dormants, le spécialiste du recyclage se pose en leader mondial. « L'objectif est de partager avec les acteurs des autres pays les connaissances que ces deux projets nous permettront d'acquérir », explique le CEO Peter Sabbe.
Un système autodidacte qui reconnaît les déchets
En collaboration avec IDLab, un groupe de recherche de l’imec à l’UAntwerpen, Recupel développe un nouveau logiciel autodidacte qui devrait aider l'entreprise de recyclage à identifier et répertorier les déchets plus rapidement et plus efficacement. Les tests en laboratoire commenceront dès le printemps prochain. Recupel souhaite généraliser le système fin 2019.
Recupel est l'organisation collective qui se charge de la collecte, du transport et du traitement en toute sécurité des déchets d’équipements électriques et électroniques en Belgique. Outre 80 000 tonnes de déchets provenant de catégories spécifiques (gros appareils électroménagers tels que machines à laver et séchoirs, réfrigérateurs et congélateurs, téléviseurs et moniteurs, lampes à décharge, détecteurs de fumée), l'ASBL collecte chaque année 40 000 tonnes de déchets appartenant à la fraction résiduelle : GSM, petits appareils ménagers, ordinateurs, radios et lecteurs DVD… Afin de pouvoir les analyser et traiter encore mieux (c'est-à-dire plus efficacement et plus écologiquement), Recupel aura d'ici peu recours à l'intelligence artificielle.
Actuellement, l'analyse de la fraction résiduelle a lieu manuellement. Environ 3 % des 40 000 tonnes sont acheminés vers un échantillonneur indépendant. Les travailleurs d'une entreprise de travail adapté y analysent et enregistrent leur composition : quel pourcentage de la fraction résiduelle est composé d'ordinateurs, d'aspirateurs, de foreuses, et cetera ? De telles données sont évidemment essentielles pour les repreneurs de cette catégorie.
Ce système d’enregistrement a permis à Recupel de créer une base de données d'un million de photos au cours des cinq dernières années. Ces photos ont été utilisées pour développer le logiciel de reconnaissance d'images. « L'intelligence artificielle nous aide à organiser le système d'inventorisation plus rapidement, à moindre coût et surtout plus efficacement », explique Peter Sabbe. Dès la première phase de test, le logiciel autodidacte s'est révélé particulièrement précis au niveau de la reconnaissance : il a été en mesure d'attribuer 90 % des appareils à la bonne catégorie (par exemple : matériel ICT).
Recupel pourra de plus en plus affiner le système à l'avenir. Les résultats seront ainsi plus précis et plus complets. Un exemple de ce que cela pourra donner dans un futur proche : dans le système manuel actuel, pour chaque appareil de l'échantillon, un travailleur consigne le type (enceinte, petit appareil ménager, tondeuse...), la bonne catégorie interne et le poids. Le logiciel pourra effectuer une analyse plus approfondie. Lors d'une phase suivante, il pourra dire de quel appareil il s'agit exactement : pas uniquement « ICT », mais un GSM ou un ordinateur portable. L'objectif final est de parvenir à la reconnaissance automatique de l'ensemble de l'appareil : il s'agit d'un smartphone de marque X, de catégorie Y, de type Z et de telle année de production. Un fabricant pourra ensuite demander à Recupel de lui garder tous les appareils d'un certain type et d'une certaine année en vue d'une réutilisation ciblée des matériaux et des composants. Grâce à ce genre d'informations, les fabricants et les entreprises de traitement seront donc aussi en mesure d'exploiter plus efficacement l'économie circulaire.
Peter Sabbe : « Nous souhaitons généraliser l'utilisation du logiciel de reconnaissance avant la fin de l'année. Nous examinerons ensuite les possibilités de déployer ce nouveau standard dans d'autres pays. Pour ce faire, nous chercherons les partenaires adéquats. Le marché est mondial, celui du recyclage l'est donc tout autant. Au final, tout le monde pourra en profiter. »
Smartloop : la plateforme numérique pour les déchets IT des PME
Des études réalisées précédemment par Recupel révélaient déjà que les PME disposent d'une grande quantité de déchets IT dormants. Un PC sous un bureau, un vieux moniteur dans une armoire, des imprimantes qui ne fonctionnent plus dans une remise… « Comment intégrer ces appareils au flux de recyclage ? », s'est demandé Recupel. Le nouveau projet Smartloop apporte la réponse.
Smartloop sera un marché virtuel sur lequel Recupel réunira l'offre et la demande. Recupel fixe les règles, mais au final ce seront les règles du libre marché qui s'appliqueront.
Comment cela fonctionne-t-il concrètement ? Sur la plateforme numérique, les PME peuvent proposer leurs déchets électroniques. Elles prennent quelques photos et les téléchargent sur le site web. Les centres de traitement regardent alors si certains lots les intéressent. En fonction du contenu du lot, les PME reçoivent de l'argent en prime (par exemple pour les ordinateurs, qui contiennent de nombreux matériaux précieux) ou doivent ajouter une certaine somme. Parmi les offres reçues, les PME n'ont plus qu'à choisir la plus intéressante. L'entreprise de traitement fixe ensuite un rendez-vous pour la collecte. Et le tour est joué.
Quels sont les avantages de ce système ? Les PME peuvent se défaire de leurs déchets électroniques facilement et de manière conviviale. L'élimination des éventuelles substances nocives présentes dans les appareils est en outre réalisée correctement par des collecteurs agréés. Et tout se fait à un prix conforme au marché.